Annecy Alain Bexon

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/06/2018

Alsace Savoie, même combat !

BRISON2387.JPGArchitecture

Paysages d’Alsace dénonce la multiplication des toits plats

L’association Paysages d’Alsace, que préside Antoine Waechter, s’apprête à écrire à l’ensemble des maires du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, pour les encourager à résister à la multiplication des « maisons cubes blanches » à toits plats. Fondée en 2010, l’association n’en est certes pas à son coup d’essai : depuis l’origine, elle mène un combat opiniâtre, qu’il serait facile de qualifier de rétro : si ses membres n’apprécient pas les pavillons réalisés par de (médiocres) épigones du Bauhaus et de Le Corbusier, c’est sûrement qu’il s’agit de vieux ronchons, nostalgiques d’une Alsace sépia. C.Q.F.D., leur compte est bon, affaire classée.

« Des verrues »

Ce serait facile, mais caricatural. «  Nous savons bien qu’on risque tout de suite de nous répliquer “Des goûts et des couleurs…” , commence Antoine Waechter. L’objet “maison cube”, moi, je trouve ça moche et froid, mais ce n’est pas là-dessus que nous mettons l’accent. Notre souci concerne la préservation de l’“esprit des lieux”. Un paysage harmonieux est un bien collectif, or ces maisons cubes créent des discordances majeures. Elles sont bâties au milieu de maisons pentues, au mépris du contexte. Que traduisent-elles au fond, si ce n’est l’individualisme contemporain ? Elles constituent l’aboutissement d’une architecture industrielle dans laquelle rien ne subsiste, sauf la fonction d’habiter et l’affirmation d’un statut social. Quant aux candidats à la construction, savent-ils, de leur côté, que ces maisons sont plus souvent sujettes aux infiltrations que les autres ? Il est faux de dire qu’elles coûtent moins cher à bâtir, d’autant que l’étanchéité est à refaire tous les 10 ou 12 ans. Je suis convaincu qu’il s’agit une mode, qui sera passée dans 10 ans. Alors, on les verra pour ce qu’elles sont : des verrues. »

Le fond du problème, poursuit Antoine Waechter, remonte au flou réglementaire et législatif qui a résulté du Grenelle de l’environnement organisé fin 2007 : par peur de procès en série, nombre de maires ont depuis lors renoncé à s’opposer aux demandes de permis de construire de maisons à toits plats. M. Waechter pense cependant tenir la parade : « Il n’y a pas de risque de contentieux quand la règle est claire. Or le droit local permet d’instaurer un règlement municipal d’urbanisme, avec constitution d’une commission d’esthétique, qui rassemble élus et habitants . Vingt communes alsaciennes s’en sont déjà dotées, pour fixer les règles de construction applicables chez elles. » Un exemple qu’il aimerait voir faire florès.

 

 

https://c.lalsace.fr/haut-rhin/2018/06/02/paysages-d-alsa...